
Ce Jour
Ce jour où l’on peut tout me demander
Ce jour où je me sens partout chez moi
Ce jour là quand marchant sur les pavés
Je vois passer le vent par ci par là
Ce jour à mon réveil ce matin
Ce jour où tu effaces les soleils
Ce jour où tu t’es posée contre moi
Ce jour qui a la forme de mes mains
Ce jour qui a la douceur de tes seins
Ce jour qui vient pour nous ouvrir le cœur
Et dans un souffle une respiration
Y fait grandir une révolution
Ce jour où les guerres vont cesser leur feu
Ce jour où la raison l’emportera
Ce jour qui me dit que l’Homme a compris
Que je vois le monde pour la première fois
Les amoureux les passants réunis
Les gens ouvrant grand portes et fenêtres
Toi que j’ai rencontré par ci par là
Toi qui t’es mis dans l’ombre de mon être
Si je ne te ne te revoie pas si je t’oublie
J’essaierais de faire au mieux et tant pis
Avec mes doutes et mes hésitations
Avec mes forces et mes pas incertains
Durer ce jour jusqu’au petit matin
Cent Pas
J'ai fait cent pas au même endroit
Sans faire attention
A chaque instant sentir que je peux tomber sur le sol
Ça me fatigue
Tous ces châteaux qui s'écroulent et qui s'élèvent
Et tous ces rêves
Qui s'en vont et qui reviennent infiniment.
C'est la tendresse
Comme une traitre caresse du vent
Ou celle du cœur
Lorsque soudain il s'arrête de cogner
La vie cachée sous la poussière et la brume de Skopje
La plus grande peur sous le café d'un matin de Milan.
Le fleuve qui passe
Et qui m'éblouit de ses rayons d'argent
Je le préfère à ces étoiles qui brûlent
Et qui viennent pour me guider
Et au sale trophée
Qui fait toujours défaut
Qui nous fait imparfaits
Qui se tient tout le temps au bout du chemin ridicule
Où je me retrouve parfois.
J'ai fait cent pas
A sentir le temps qui s'éloigne et qui s'approche
Cent pas c'est long
Quand on se tient la tête pour pas qu'elle se décroche
Cent pas partout
Mais au même rendez-vous sans y faire attention
Cent pas surtout
En effleurant à peine
Ce qui était bien collé là sur mes talons
Ce que j'avais fait de moi.
Cent pas c'est long
A se croire inadapté et sans regarder personne
Passer cent pas sans écouter la nuit
Ces autres mots qui résonnent
Qu'on peut briller
Dans ce colimaçon compliqué qu'est la vie
Que la plus grande peur
C'est qu'on peut tout changer
A partir d'aujourd'hui.
Le Sale espoir
Les dents serrées sur les lèvres
Dans le fond d’un café chaud
Y’a lui qui est là au fond
Qui ne prends pas de repos
Dans ce qu’il y a devant moi
Dans tout ce que j’ai connu
Dans chaque chose à la fois
Celui qu’on n’appelle plus
Le sale espoir
Y’a ma main sur mon café
L’autre agrippée à mon cou
Y’a lui qui ne lâche rien
Celui qui vient après coup
Celui qui fait des ravages
Là où il n’y a rien à faire
Celui qui prend mon courage
Et le met sur du papier
Le sale espoir
Celui qui jamais ne pleure
Celui qui prend tout mon temps
Celui qui me suit partout
Pour me presser mais pourtant
Qui me montre les montagnes
Que je n’ai pas encore vu
Et ces pays de cocagne
Que je n’ai pas traversé
Celui qui croit me tenir
Immobile comme une flamme
Devant la plus libre des femmes
Avec sa peau blanche et son rire
Et toutes les eaux du monde
Et les lacs les plus grands
Je montrerais à la ronde
Que je n’ai pas peur de toi
Mon sale espoir
MOMENT DELICIEUX
Masturbation moment délicieux
Masturbation du fond de son lit
Masturbation moment délicieux
Moment délicieux
Masturbation pour avoir moins froid
Masturbation dans les bras de lin
Dans le chaudron de l’autre,
Dérivants et souples
Les rêves qui s’accouplent
Illusions dorsales pelvis en fusion
Ligaments qui courbent ombres embrassée
Des nœuds de citernes prêts à succomber
Les pulsions qui plissent en transe en fumée
Le ventre pressé de plus en plus fort
Seins jetés en touffes locale pléthore
Transpiration râle jouissance magie
Explosion suprême et cri magistral
Plusieurs fois par nuit le plaisir à son terme
Projection de sperme dans l’infini
Masturbation moment délicieux
Masturbation du fond de son lit
Masturbation pour se faire sourire
Masturbation pour pouvoir dormir